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Le Service Client selon VNF , article envoyé par mr P.Gleizes

 

La navigation n’a pas été facile l’hiver dernier en Lorraine sur le canal de la Marne au Rhin, branche Est.

Alors que je me rendais à Pont-à-Mousson pour hivernage à bord de mon bateau le « Nicéphore », un éclusier prévenant m’informe le 26 novembre 2010 que l’écluse n° 25 à Laneuville est en panne pour une durée indéterminée et que je ferai tout aussi bien d’attendre dans le port d’Einville au pk 191.

 

Le conseil était bon sauf que l’hiver nous est tombé dessus sans prévenir et que je me suis rapidement trouvé pris dans la glace… VNF dispose bien d’un brise glace pour le secteur mais il est bloqué à Nancy du mauvais coté de l’écluse en panne. Quant à faire venir un brise-glace de Strasbourg, pour un plaisancier, on ne fait pas ça.

Les nouvelles de l’écluse ne sont pas bonnes. Une porte en plastique a été bousculée lors d’une vidange intempestive et est tordue. Il est maintenant question de la charger sur un convoi exceptionnel pour l’envoyer à Saint Nazaire par la route (1500 km aller retour en pleine vague neigeuse) ! Tous les mécaniciens agricoles de France et de Navarre peuvent souder et dépanner n’importe quelle pièce d’acier en quelques heures mais autour de Nancy une dizaine de portes d’écluses sont en plastique ! Qui est le génie qui a eu cette idée ? Pour la reprise de la navigation, les délais annoncés sont très vagues : peut être avant noël, peut être pas.

En urgence, je trouve une solution d’hivernage amicale à Varangéville au pk176 avec prise électrique et gare TER à 500 mètres. Je n’ai plus qu’à naviguer pour y parvenir ! J’attend pendant dix jours une timide remonté du thermomètre et m’élance dans la banquise le 11 décembre 2010 après deux jours de température positive. Les agents VNF d’Einville ont fait ce qu’ils pouvaient pour m’aider mais me transmettent néanmoins la consigne du chef. Si je pars, c’est à mes risques et périls. En cas de pépin, personne ne viendra me chercher… Ca passe, mon bateau est solide et nous taillons un chenal dans la glace qui fait jusqu’à de quatre centimètres d’épaisseur dans les passages forestiers où le canal est plus large.

Le canal rouvre à la veille de noël. Le Nicéphore étant maintenant bien amarré à couple d’une péniche amie, je décide de reprendre ma navigation à la fin du chômage programmé qui doit avoir lieu du 13 février au 13 mars 2011.

18 février 2011. Boom, à 500 mètres en aval de l’écluse n° 25 qui vient d’être réparée après plus d’un mois de fermeture, une voute d’aqueduc mal entretenue cède et le bief se vide dans la Meurthe en emportant la digue sur 20 mètres. Par chance, il n’y avait aucun bateau sur le bief.

N’ayant nullement l’intention de retourner à Strasbourg, mes craintes se confirment quelques jours plus tard : la reprise de la navigation vers Nancy ne se fera pas avant le 15 mai 2011…

En prévision de l’achat de ma vignette de navigation 2011, le 14 mars j’adresse un courriel au siège de VNF à Béthune expliquant que sur une période de cinq mois et demi, la navigation a été fermée pendant quatre mois sur cette partie du canal de la Marne au Rhin. A situation exceptionnelle, je sollicite ainsi un geste commercial exceptionnel.

Cinq messages de rappel et sept coups de téléphone plus tard, (ce qui a pris deux mois) l’on me répond, par message téléphonique interposé, qu’aucun geste commercial ne sera possible…

Cerise sur le gâteau, j’ai finalement payé ma vignette 2011, 10% plus cher que si je l’avais acheté avant le 31 mars, date à laquelle je ne pouvais pas naviguer car le canal est bien resté fermé jusqu’au 15 mai !

En l’espace de quelques mois, ce genre « d’attitude client » conduirait une entreprise du secteur privée directement au dépôt de bilan…

Dernière péripétie. Le Nicéphore reprend enfin sa route vers la Moselle le 6 juin. Arrivé à la dernière écluse petit gabarit de Frouard. Les feux sont éteins. Nous devons téléphoner pour apprendre que nous allons être bloqué pendant deux jours par une grève. Une heure plus tôt, je saluais poliment le préposé VNF dans sa cabine qui s’occupe des deux ponts levant de Nancy. Distance entre nous : quatre mètres. Hallucinant, ce monsieur n’a pas jugé utile de nous informer que l’écluse suivante était fermée et nous a laisser quitter Nancy comme si de rien n’était.

Contrairement à la SNCF, VNF ne connait pas la culture « usagés ». Il n’y a pas de service minimum d’information. Le Nicéphore a enfin réussi à quitter le canal de la Marne au Rhin, mais la prochaine fois, je ferai la grève de la vignette.

Pierre Gleizes

« Pierre Gleizes habite et essaie de se déplacer toute l’année pour son travail de photographe sur son bateau de 15m le Nicéphore »

 

 

 

 

 

This Post Has 2 Comments

  1. Frédéric STEYER dit :

    pas top a+ FRED

  2. Yvan Gerondal dit :

    La routine pour VNF.
    Le mépris du client.
    Le réseau le plus piètre d’Europe.
    Le réseau le plus cher d’Europe.
    Et c’est trop vrai que la vignette à l’année est une arnaque.
    Une année, c’est douze mois.
    Et avec les divers chômages, c’est souvent 8 à 10 mois effectifs.
    Triste et lamentable.
    Yvan du bateau Bel-Ami

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